La photographie me permet de capter le monde dans un rapport d’intimité profonde, lors de pérégrinations solitaires. Restituer le réel de manière très figurative ne me séduit pas. J’opte pour des images qui surprennent et suscitent le questionnement en brouillant l’échelle, jouant avec la perspective et le cadrage, dans des distorsions et des pertes de repères. L’impermanence du monde, sa vulnérabilité, me poussent à fixer le temps dans un travail souvent sériel pour mieux l’appréhender par crainte d’oublier.
Les reflets occupent une place majeure dans mon travail ; par leur caractère fugace et insaisissable ils rendent sensible le monde invisible, donnent consistance à ce qui est caché et conduisent vers un univers poétique et onirique.